ORTHO

Abréviation de madame, mademoiselle, monsieur, unités de mesure
Accord de aucun
Accord de mille, vingt et cent
>
<A-t-elle
Ci-joint, ci-inclus, ci-annexé
Division des mots en fin de ligne
Règles typographiques
Leur, adjectif et pronom
Quel que, quelque, quelque…que
Savoir gré
Tout
Tout autre
Succéder
La plupart
Ils se sont parlé ou parlés?

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Abréviation de madame, mademoiselle, monsieur, unités de mesure

Certains titres de civilité, comme madame ou monsieur, s’abrègent devant le nom de la personne dont on parle.   Nous avons retenu les candidatures de Mme Dupont et de M. Côté. Madame s’écrit Mme en abrégé, sans point abréviatif puisque le e est la dernière lettre du mot. Les deux lettres minuscules sont surélevées si possible. Au pluriel, cette abréviation prend un s et n’est pas suivie d’un point abréviatif: Mmes. (Le point représente ici le point final de la phrase.)  Monsieur s’écrit M. en abrégé, avec un point abréviatif; le pluriel, messieurs, s’abrège en MM. avec aussi un point abréviatif. L’abréviation de mademoiselle est Mlle sans point abréviatif. Il faut noter que ce titre de civilité tend à disparaître. Le titre de civilité s’abrège aussi quand on parle d’une personne, que ce soit devant le nom de la personne ou devant la mention de sa qualité ou de sa fonction. Cette mention ne prend pas alors de majuscule.            Je transmettrai votre demande à M. Boulanger. M. le maire a prononcé un discours. En revanche, le titre de civilité ne s’abrège pas quand on s’adresse à la personne. Dans l’appel d’une lettre, dans la formule de salutation et sur l’enveloppe, on n’abrège pas les titres de civilité, et Monsieur, Madame, Mademoiselle s’écrivent toujours en toutes lettres et prennent la majuscule initiale.
Pour des explications plus complètes et des exemples plus nombreux, on pourra consulter des codes typographiques.

Terme Abréviation
Madame Mme ou Mme
Mesdames Mmes ou Mmes
Mademoiselle Mlle ou Mlle
Mesdemoiselles Mlles ou Mlles
Monsieur M.
Messieurs MM.
Veuve Vve ou Vve
Docteur Dr ou Dr
Docteurs Drs ou Drs
Professeur Pr ou Pr
Professeurs Prs ou Prs
Maître Me ou Me
Maîtres Mes ou Mes
Monseigneur Mgr ou Mgr

Les symboles des unités de mesure les plus courantes sont des lettres. Ainsi, le symbole du mètre est un m minuscule et le symbole de la seconde, un s minuscule. Voici quatre observations à ce sujet.
1) Les symboles des unités de mesure ne sont jamais suivis d’un point abréviatif. Par exemple, l’unité de temps minute a comme symbole les trois lettres minuscules min, sans point abréviatif.
2) Les symboles sont invariables. Ils ne prennent jamais la marque du pluriel. Par exemple, cinq kilomètres, avec le chiffre et le symbole, s’écrit : 5 km (sans s, sans point).
3) On doit toujours laisser un espace entre le nombre et le symbole de l’unité. Par exemple, dix grammes s’écrit : 10 g (sans s, sans point).
4) On ne peut employer un symbole avec un nombre écrit en toutes lettres. Les symboles ne doivent être employés qu’avec des chiffres. Par exemple, si dans l’expression cinq heures le nombre cinq est écrit en lettres, on ne peut le faire suivre du symbole h; il doit être suivi du mot heures écrit lui aussi en toutes lettres. La façon correcte d’écrire cinq heures en utilisant le symbole est : 5 h (sans s, sans point abréviatif).

Accord de aucun

L’adjectif indéfini aucun, en raison du sens négatif qu’il a pris en français moderne, s’emploie principalement au singulier. Aucune demande d’inscription ne sera acceptée après cette date.  Sa santé ne lui permet plus aucun exercice violent. Toutefois, aucun, aucune se met au pluriel et s’écrit aucuns, aucunes avec les noms qui sont toujours au pluriel (comme frais, honoraires, funérailles, archives), parce que l’accord de l’adjectif se fait selon le genre et le nombre, et non selon le sens d’une expression. Mais qu’on se rassure, les frais ne sont pas plus élevés parce qu’aucuns prend un s!            Aucuns frais ne seront remboursés. Il n’a eu droit à aucunes funérailles.

Accord de mille, vingt et cent

Les adjectifs numéraux cardinaux, c’est-à-dire ceux qui expriment le nombre, la quantité, sont ordinairement invariables, sauf vingt et cent.
Mille, par exemple, ne varie pas lorsqu’il désigne le nombre synonyme de millier.         Ils étaient des dizaines de mille à la manifestation, dont deux mille étudiants. Mille ne varie que lorsqu’il désigne une mesure de distance.  Ce jeune filait à plus de cent milles à l’heure sur sa nouvelle moto.  Elles ont marché douze milles dans un sentier de montagne.
Vingt et cent prennent un s quand ils sont multipliés et qu’ils ne sont pas immédiatement suivis d’un autre nombre : Elle a quatre-vingts étudiants dans son cours.  A-t-il fait cent quatre-vingts ou deux cent quatre-vingts heures supplémentaires?  La revue a un tirage de mille quatre cents exemplaires.  Quatre cents millions de dollars seront nécessaires. Il va sans dire que vingt et cent sont invariables quand ils ne sont pas multipliés.   Vingt enseignants; cent élèves; tous les vingt ans; tous les cent ans; cent vingt années. Ou encore, lorsqu’ils sont multipliés et suivis d’un autre nombre.  Quatre-vingt-trois (20 est multiplié par 4 et suivi de 3).           Deux cent mille dollars (100 est multiplié par 2 et suivi de 1000). En somme, le seul cas où vingt et cent sont invariables, même s’ils sont multipliés et s’ils ne sont pas suivis d’un nombre, c’est celui où ils sont employés par abréviation pour vingtième et centième.  La page deux cent (la 200e page).   Le paragraphe quatre-vingt (le 80e paragraphe).   L’an quatre-vingt (la 80e année).   L’année mille neuf cent (la 1900e année). Par ailleurs, si vous éprouvez des difficultés dans l’écriture des nombres en général, vous pouvez consulter la rubrique numéro 346.

Tiret a-t-elle

Lorsqu’un t fait la liaison (naturelle à l’oral) entre un verbe se terminant par une voyelle et il, elle ou on, on écrit -t- (avec des tirets) :
Quand reviendra-t-elle ?
Y a-t-il un pilote dans l’avion ?
Qu’a-t-on fait pour mériter cela ?

En revanche, entre un verbe et en ou y, le t’ est une contraction du pronom toi ou te. On écrit -t’ (tiret + t + apostrophe). C’est la même chose avec m’ (moi, me).
Va-t’en (t’ = te : tu t’en vas) conjugaison.
Donne-m’en (m’ = moi).

Remarques :
•  Entre nous, vous, leur et en/y, il faut un trait d’union.
Donne-nous-en.

•  Après y, il n’y a pas d’apostrophe.
Y a-t-il un problème ?
Combien y en a-t-il ?

Ci-joint, ci-inclus, ci-annexé

Les locutions ci-joint, ci-inclus, ci-annexé peuvent être variables ou invariables, selon qu’elles sont adjectifs ou adverbes. C’est d’après leur position dans la phrase qu’on peut déterminer si elles sont adjectifs ou adverbes.
Lorsque ci-joint, ci-inclus, ci-annexé sont placés en tête de phrase, ils sont adverbes et invariables.  Ci-joint les photocopies promises.   Ci-inclus la documentation pertinente.
Quand ces locutions sont placées dans le corps de la phrase et qu’elles précèdent immédiatement le nom, elles sont aussi adverbes et invariables.     Vous trouverez ci-joint copie du rapport.
Cependant, si elles sont placées après le nom, elles sont considérées comme adjectifs et variables.   Les notes ci-jointes vous seront utiles.  Veuillez remplir les formulaires ci-joints.
Enfin, lorsque, dans le corps d’une phrase, ci-joint, ci-inclus ou ci-annexé sont placés devant un nom précédé d’un article ou d’un adjectif, ils sont, au choix, variables ou invariables.  Vous trouverez ci-inclus (ou ci-incluse) la liste de nos publications.           Je vous transmets ci-joint (ou ci-jointes) deux copies du projet.     Veuillez trouver ci-annexé (ou ci-annexée) ma demande d’emploi.

Division des mots en fin de ligne

Il vaut mieux ne pas couper les mots en fin de ligne, mais en pratique il faut bien s’y résoudre. La division des mots suit un ensemble de règles destinées à faciliter la lecture. Elles sont trop nombreuses pour les donnertoutes ici. Nous nous limiterons aux règles essentielles qui permettent ou interdisent la division des mots. Voici tout d’abord les principes qui régissent la coupure des mots :
1) La division se fait par syllabes, entre une voyelle et une consonne ou entre deux consonnes, identiques ou non :            bateau : ba/teau           institut : ins/ti/tut           conscience : cons/cience           mission : mis/sion
2)  On divise toujours le mot avant la consonne qui sépare deux voyelles :           palissade : pa/lissade ou palis/sade
3)  On divise seulement avant le t sonore d’un verbe :  aimera-t-il : aimera-/t-il (On peut couper seulement après le premier trait d’union.)
Voici les règles se rapportant à la non-coupure des mots :
1)  On ne divise pas un mot entre deux voyelles :   Noëlle. Le seul cas où l’on admet la coupure entre deux voyelles est celui du mot composé avec un préfixe qui se termine par une voyelle :   antiatomique : anti/atomique
2)  On ne divise un mot ni avant ni après les lettres x ou y, lorsqu’elles se trouvent entre deux voyelles :  royaume,  soixante.
3)  Les abréviations et les sigles ne sont jamais divisés. Les nombres non plus ne sont jamais séparés quand ils sont exprimés en chiffres.
4)  On ne divise ni avant ni après l’apostrophe :  presqu’île : pres/qu’île.
5)  Il est souhaitable de ne pas rejeter à la ligne suivante les syllabes muettes, surtout si elles ont moins de trois lettres.
6)  Il faut éviter d’avoir plus de trois lignes divisées à la suite.
7) Enfin, il existe des groupes de mots et d’éléments qu’on ne sépare jamais : les dates, les heures, le titre de civilité abrégé et le nom de famille qui suit, le nombre exprimé en chiffres et le nom qui suit.
8)  Enfin, il est à noter que plus la colonne de texte est étroite, plus on est tolérant pour les coupures.

Règles typographiques

Espaces en usage avant et après les signes de ponctuation

  • Point et virgule sont suivis d’un blanc.
  • Point d’interrogation, point d’exclamation, point-virgule et deux-points sont suivis d’un blanc et précédés d’une « espace fine insécable ». Ce caractère, auquel les professionnels de l’édition de texte sont justement attachés, existe dans les traitements de texte, peut être remplacé par un blanc dans les simples messages et par le caractère &nbsp; en HTML.
  • Les guillemets ouvrants ou fermants sont, respectivement, précédés ou suivis d’un blanc.
  • Les parenthèses ou crochets ouvrants sont précédés d’un blanc.
  • Les parenthèses ou crochets fermants sont suivis d’un blanc.
  • Les apostrophes et traits d’union ne sont ni précédés ni suivis de blanc.
  • Le tiret est précédé et suivi d’un blanc.
  • Les points de suspension sont suivis d’un blanc.

Leur, adjectif et pronom

Leur peut être adjectif possessif et pronom personnel, comme l’illustre l’exemple suivant :   Leur mère leur a promis que tous leurs cadeaux leur plairaient.
Leur devant un nom est un adjectif possessif. Il s’accorde avec le nom qu’il détermine. Dans cet exemple, on parle d’une seule mère, donc leur s’écrit aussi au singulier comme dans les exemples suivants : Ils ont acclamé leur président.  Elles ont rencontré leur chef syndicale. Dans l’exemple du début, on pourrait cependant écrire leurs mères, s’il était question de la mère de chacun des enfants, donc de plusieurs mères.  Leurs, dans leurs cadeaux, est aussi adjectif possessif et prend le pluriel, car on veut indiquer une idée de pluralité : il y a plusieurs cadeaux. La même idée de pluralité ressort dans :   Mes arbres fruitiers ont perdu leurs feuilles.
Enfin, leur devant un verbe est un pronom personnel complément invariable. Il signifie <<à eux>>.  Elle leur a promis que tous les cadeaux leur plairaient.

Quel que, quelque, quelque…que

Dans quels cas doit-on écrire ces formes en un mot et en deux mots? Nous traiterons ici les trois principaux cas : quel que écrit en deux mots, quelque écrit en un mot et l’expression quelque…que.
Quel que s’écrit en deux mots chaque fois qu’il est immédiatement suivi de l’un ou l’autre des éléments suivants :- le verbe être ou un autre verbe d’état comme paraître, sembler, devenir, demeurer, rester;- les verbes devoir ou pouvoir;- un pronom personnel. Quelle que soit votre impatience, vous devrez attendre. (Quelle est adjectif et a le sens de <<n’importe quelle>>. Sans  l’inversion, on obtient : <<Que votre impatience soit quelle>>, c’est-à-dire <<n’importe quelle>>. Quelle est attribut et s’accorde avec le nom impatience, féminin singulier.)   Quelles que puissent être vos craintes, vous serez engagée. (Quelles est  adjectif et s’accorde avec craintes, féminin pluriel. La phrase équivaut à : <<Que vos craintes puissent être n’importe quelles.>>)     C’est le sort de toute société, quelle qu’elle soit. (Quel que s’écrit en deux mots parce que l’adjectif quelle, qui a le sens de <<n’importe quelle>>, est attribut du pronom elle avec lequel il s’accorde. Quelle est donc féminin singulier.)
Voyons le cas où quelque s’écrit en un seul mot, c’est-à-dire quand il est adjectif indéfini ou adverbe. Quelque, lorsqu’il est adjectif indéfini, précède immédiatement un nom ou un adjectif qualificatif suivi d’un nom. Il a alors le sens de <<un certain nombre>>.  Il est donc toujours au pluriel.     Elle a emprunté quelques livres à la bibliothèque.   Quelques rares personnes ont pu assister à la réunion. La tournure et quelques employée après un nom de nombre, indiquant que celui-ci est augmenté de quelques unités, se  met généralement au pluriel car quelques est adjectif et s’accorde avec le nom qui précède et qui estsous-entendu après lui.    Ce fauteuil vaut trois cents dollars et quelques. (On écrit quelques car il s’accorde avec dollars sous-entendu après lui : et quelques dollars.) Comme adjectif indéfini, quelque est généralement au pluriel, l’indétermination portant sur le nombre.
Mais quand l’indétermination porte sur l’identité ou la qualité, quelque se met au singulier. Cet emploi de quelque au singulier se rencontre surtout dans la langue littéraire.   Il aura usé encore de quelque subterfuge. Quelque est adverbe quand il précède un nombre et signifie <<environ>>. Il est toujours invariable.   Ils ont reçu quelque quarante personnes à cette soirée.
Enfin, quelque s’écrit aussi en un seul mot dans l’expression quelque…que où il marque la concession ou l’opposition.   Quelques efforts que vous ayez faits, votre but n’est pas encore atteint.   Quelques immenses talents que vous ayez, il vous faudra travailler. Dans ces deux exemples, quelques est adjectif et s’accorde avec le nom masculin pluriel qu’il précède. Dans la locution quelque…que, quelque est adverbe s’il modifie un adjectif ou un autre adverbe. Il est alors invariable. On reconnaît qu’il est adverbe quand on peut le remplacer par si.      Quelque bizarres qu’ils vous paraissent, vous devrez vous y faire.   Quelque peu que vous ayez participé à ce travail, vous serez récompensé.

Savoir gré

Faut-il écrire : Je vous saurais gré ou <<Je vous serais gré>>? Dans un cas, on a le verbe savoir au conditionnel, dans l’autre, le verbe être. On retiendra qu’il s’agit de l’expression savoir gré. Savoir gré de quelque chose à quelqu’un signifie <<avoir de la reconnaissance pour cette personne>>.On écrira donc : Je vous saurais gré, phrase qui a le même sens que <<Je vous serais reconnaissant>>.    Je saurai toujours gré à Pierre d’avoir été là dans les moments difficiles. Gré n’est pas un participe passé : c’est un mot invariable. Il a servi à former plusieurs autres mots : malgré, agréer, agréable, agrémenter. Par ailleurs, dans la correspondance, l’expression savoir gré sert à atténuer un ordre :   Nous vous saurions gré d’assister à cette réunion.

Tout

C’est tout un numéro, le mot tout! Il emprunte tour à tour quatre visages différents : nom, pronom, adverbe, adjectif.

Lorsque le mot tout est employé comme nom, il est toujours accompagné d’un article et il se met généralement au singulier.   Le tout est de se comprendre. Risquer le tout pour le tout.
Lorsque le mot tout est pronom, il s’emploie seul, sans article, soit au singulier, soit au pluriel.   Elle m’a tout expliqué et j’ai tout compris.  J’ai de nouveaux collègues et tous me sont sympathiques.   Vous êtes tous et toutes convoqués à la réunion! Dans les deux derniers exemples, le s final se prononce, et tous représente des personnes.
Lorsque le mot tout est adverbe, il a le sens de <<tout à fait>>, <<complètement>> et son mode d’emploi nous réserve une surprise. D’une part, comme tous les adverbes, il est normalement invariable :   Il est tout penaud.   Elle était tout essoufflée.     Les participantes étaient non seulement tout en larmes mais aussi tout en sueur.
D’autre part, et c’est là la surprise, même s’il est adverbe il varie devant un adjectif commençant par une consonne ou un h aspiré, pour des raisons d’euphonie, pour que ce soit plus agréable à l’oreille.  Elles seront toutes surprises.   Il l’avait laissée tout inquiète, il la retrouva toute rassurée.
Enfin, le dernier visage que prend le mot tout est celui d’un adjectif. C’est un visage changeant, non seulement parce qu’il est alors variable, mais parce qu’il peut avoir trois sens différents. D’abord, il peut  être adjectif qualificatif.  Il signifie alors <<entier, complet>>, et ne s’emploie qu’au singulier.  C’est tout un numéro.   C’est tout bénéfice.   Elle était tout sucre, tout miel. (Tout qualifie sucre et miel.)     Toute cette année.   C’est toute une affaire!
Mais le mot tout peut être aussi adjectif indéfini et s’emploie tantôt au singulier, tantôt au pluriel, selon le sens. Au singulier, tout a le sens de <<chaque, n’importe quel>>. Il s’emploie sans article, et s’accorde en genre avec le nom auquel il se rapporte.            À toute heure du jour.    Contre toute attente.   À tout moment, en tout cas, de toute façon.
Au pluriel, tout a le sens de <<sans exception>>. On le trouve tantôt joint à un article ou à un adjectif, tantôt juxtaposé à un nom ou à un pronom, auquel cas il s’accorde en genre et en nombre.    Toutes les deux minutes.      Tous nos étudiants étaient présents.  De tous côtés, à tous points de vue, en toutes lettres, toutes proportions gardées.    Tous ceux que nous aimons ont décidé de se joindre à nous.

Tout autre

Même quand il est suivi du mot autre, tout se comporte exactement de la même façon que lorsqu’il est employé seul. Dans l’expression tout autre, lorsque tout signifie <<n’importe quel>> et se rapporte à un nom ou à un pronom, il est adjectif, et donc variable. Le nom qui suit tout autre peut s’intercaler entre tout et autre, c’est là un moyen commode de reconnaître qu’il est adjectif.  Parlez-moi de toute autre chose. (C’est-à-dire de n’importe quelle autre chose, ou encore, de toute chose autre.)Toute autre attitude aurait été plus acceptable  (c’est-à-dire n’importe quelle autre attitude, ou encore, toute attitude autre). Toute autre qu’elle aurait fui (c’est-à-dire n’importe quelle autre). Tout peut aussi être adverbe, donc invariable. Il signifie alors <<tout à fait>>.     Ce n’est pas ce que vous pensez : il s’agit de tout autre chose. (Il s’agit de tout à fait autre chose.)    La première ministre était tout autre dans sa vie privée. (Elle était tout à fait autre.)   Alors là! C’est une tout autre affaire! (C’est une affaire tout à fait autre.)

Succéder

L’accord des verbes pronominaux conjugués aux temps composés est souvent source d’interrogations ou de difficultés. Le verbe se succéder est visiblement un de ceux qui donnent du fil à retordre à nos correspondants. Rappelons que pour accorder le participe passé, il convient de s’interroger sur la fonction du pronom réfléchi complément. Dans le groupe verbal se succéder, se est un complément d’objet indirect. Si on remplace une personne, on succède à quelqu’un, on lui succède. Ce qui explique qu’au participe passé, succéder est invariable puisque le pronom se n’est pas complément d’objet direct. On écrira donc elles se sont succédé, comme on écrit elles se sont parlé.

Les différents champions qui se sont succédé.

La plupart des gens  » est  » ou  » sont  » ?

Le verbe s’accorde toujours en genre et en nombre avec le complément de la locution « la plupart ». On écrit: « la plupart des gens sont intéressants ». L’auxiliaire « être » est ici conjugué en miroir de son sujet « les gens », donc au pluriel. De la même manière, on note « la plupart du temps est consacré au travail », le verbe être étant ici au singulier puisque rapporté à un sujet lui-même au singulier.

Souvenons-nous toutefois qu’en l’absence de tout complément avec la locution, le verbe prendra toujours la marque du pluriel. Le masculin primant. Pour être correct, on écrira: « La plupart se sont absentés ».

Ils se sont «parlés» ou «parlé»?

Si le complément d’objet direct précède le verbe, alors le participe passé s’accorde. Exemple: «Ils se sont rincés.» Le pronom réfléchi «se» joue ici le rôle de COD. En revanche, si l’on écrit: «Ils se sont lavé les mains» (ils se sont lavés quoi? Les mains). Le COD se situe après le verbe, il n’y a pas d’accord.

Dans la même lignée, nous indique l’Académie française, le participe passé d’un verbe pronominal restera toujours invariable lorsque son pronom réfléchi sera un complément d’objet indirect. Les sages donnent comme exemple «se succéder». Dans ce groupe verbal, «se» est un COI. Si on remplace une personne, on succède à quelqu’un, on lui succède.» Il faut donc écrire: «Les différents stagiaires qui se sont succédé» et non «les différents stagiaires qui se sont succédés».

On écrira de la même manière «ils se sont parlé» (ils ont parlé à quelqu’un), «elle s’est permis de parler à haute voix» (permettre à quelqu’un) MAIS «elles se sont appelées» (chacun a appelé l’autre).